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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 08:30
http://tralfaz-archives.com/coverart/W/washington_wine_inner.jpg

Premier album solo du saxophoniste américain Grover Washington Jr (1943-1999), "Inner City Blues" qui, loin d'être un grand disque de jazz, s'inscrit parfaitement dans le courant "smooth jazz" initié au début des années 1970 et peut tout à fait revendiquer son statut de précurseur en la matière. Ce terme un peu fourre-tout est souvent employé pour désigner une musique à l'instrumentation très proche du jazz puisant son terroir dans des styles très variés, et ne reflète pas précisément un genre bien défini. C'est d'abord un choix artistique propice à rassembler un large public venant pour la plupart d'autres musiques très en vogue comme la soul, le funk ou le rock. Le smooth jazz s'en inspirant très largement, il n'est donc pas rare de retrouver des albums entiers essentiellement consacrés à la reprise de titres reconnus et appréciés par tous. Malheureusement, et sans manquer de discernement objectif, force est de constater que tout ceci donna souvent lieu à une écriture consensuelle, peu déroutante, et sans la moindre originalité. Des mélodies omniprésentes, des thèmes très (trop) propres d'une platitude sans nom, des chorus toujours faciles sans la moindre dissonance thématique ou recherche harmonique, un grand renfort d'orchestrations sirupeuses où les violons ont la part belle, tout est fait pour ne pas heurter l'auditeur et permettre au plus grand nombre de s'y intéresser. En tant qu'amateur de jazz, je dois reconnaitre que ce n'est vraiment pas ma tasse de thé; la-dessus je rejoins tout à fait les détracteurs de ce courant uniforme qui lui reprochent son manque d'improvisation, de swing (rythmique ternaire qui fait défaut au smooth jazz, résolument binaire), ainsi que son côté particulièrement formaté. C'est de la variété, ni plus ni moins. Le genre de musique insipide et froide où règne une beauté artificielle fardée de clinquantes joailleries chips et pas chères. Plus proche des strass et paillettes que de l'orfèvrerie de maître, ce disque est le parfait exemple de cet état de fait, ou si vous préférez de la marche à ne surtout pas suivre au risque de perdre toute crédibilité.

 
L'album entame sa lente ascension par la reprise d'un morceau de Marvin Gaye, "Inner City Blues". Autant vous le dire tout de suite, c'est pour moi le plus réussi de l'album et de loin le plus attrayant. Aucune originalité succincte bien sûr, mais malgré tout une énergie assez communicative et un son gentiment funky bien emmené. Reste cette sonorité de saxophone perturbante (ce son clair et froid).

Grover Washington Jr retranscrit à peu de choses près les lignes rythmiques un peu faciles de Macéo Parker (le groove en moins), sans jamais vraiment chercher à différencier son jeu ou ses placements de ce qui a déjà été entrepris ou fait avant lui. Tout est carré, soigné, dans le temps, si bien que l'ensemble manque franchement de sincérité et de coeur. Le reste de l'album est encore pire, comme avec les très mauvaises reprises "Georgia On My Mind", "Mercy Mercy Me", "Ain't No Sunshine" ou "Until It's Time For You To Go". Les morceaux trainent et s'enlisent progressivement dans les profondeurs de l'ennui et du rasant, jusqu'à l'oubli. Il aura d'ailleurs fallu que je décide de créer ce blog pour finir par le ressortir afin d'en faire la chronique, sans cela je ne l'aurai certainement pas réécouter et il serait rester encore longtemps à prendre la poussière. Certains trouveront du lyrisme et de la sensibilité à tout cela et bien leur en prenne. J'y perçois pour ma part un torrent de guimauve prémâché à la texture bien fade, sorte de soupe à l'eau, mais tout cela n'est qu'affaire de goûts et de couleurs.




Le plus triste c'est qu'il y en avait du beau monde pour réaliser ce disque (raison pour laquelle j'ai fini par me décider à l'acheter), de même que l'année de sa réalisation, 1971, semblait présager de bons augures à son sujet. Enfin, sur le papier, tout semblait annonciateur de réussite programmée : Ron Carter à la basse, Idris Muhammad à la batterie, Airto Moreira aux percussions, Eric Gale à la guitare, Bob James aux claviers, mais malgré tous leurs efforts, aucun ne parvient à faire oublier cette texture sirupeuse omniprésente dont le principal représentant reste son leader saxophoniste et future star du "smooth jazz", Grover Washington Jr. Je me suis bêtement laissé berner par cette pochette sympathique et ce line-up alléchant. Qu'à cela ne tienne, on ne m'y reprendra plus. Désormais je passerai mon chemin dès lors que je croiserai son regard. J'arrête maintenant de m'étendre sur le sujet qui ne mérite finalement que peu d'attention, toutefois je reste ouvert à vos objections ou à vos remarques quant à certaines de ses productions que je pourrai avoir ignorées et qui vaudraient le coup de s'y intéresser plus en détail (peut être aurai-je omis un sursaut de créativité de sa part). Pour le reste, vous trouverez de quoi répondre à mes arguments en écoutant les morceaux que je laisse à votre disposition (en espérant que cela vous plaise). La preuve de mon insatisfaction par l'exemple, comme avec "Mercy Mercy Me" que je vous propose ci-dessus de comparer à sa version originale. Je n'ai pas trouvé mieux pour vous convaincre de mes propos, la musique parlant d'elle même. A vos mouchoirs.


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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 10:45

http://www.tierslivre.net/spip/IMG/jpg/sissokoSegal01.jpg

 

La rencontre osée entre ces 2 artistes virtuoses des cordes "classiques" fut une vraie réussite et enthousiasma les critiques dès les premières diffusions radiophoniques. Après de longues heures passées à répéter en toute intimité dans le studio parisien de Vincent Segal, après deux concerts éminemment symboliques (un festival de musiques à Libreville, puis un récital à l’Opéra de Lyon), ils ont décidé de graver dans la mémoire numérique cette rencontre aussi "durable" qu’éphémère. Une musique de chambre qui tout en nous tenant constamment en éveil nous incline aux plus beaux songes nocturnes.
"Chamber Music" est un album en forme de recueillement esthète, où la séculaire tradition mandingue se réinvente sans jamais forcer sur les traits, ni surjouer sur la corde sensible.

 

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 11:09

      http://4.bp.blogspot.com/-4BYLMjsZmQw/ThXGN9YZDZI/AAAAAAAAEK0/-iFgutss74c/s1600/burning_spear.jpg

 

L'album débute avec le titre "Hail H.I.M." (je le salue Lui), prière adressée au Tout Puissant qu'il entonne de sa voix rauque et reconnaissable entre toutes. Ces 4 minutes d'ouverture suffisent à comprendre que Winston Rodney, alias Burning Spear (le javelot enflammé) a mis tout son coeur dans la conception de ce disque enregistré en 1980 au studio Tuff Gong de Kingston, en Jamaïque. Fidèle à son image d'homme sage enraciné dans les traditions culturelles et religieuses de son pays, Winston continue avec ce disque de puiser largement son inspiration dans la spiritualité et les thèmes rastas, mais aussi en dénonçant comme toujours la condition des noirs dans des textes forts délivrés depuis maintenant plus de 40 ans. Jamais affaibli, et ce malgré les nombreux déboires financiers causés par ses différents producteurs qui, comme ce fut malheureusement souvent le cas s'agissant de la musique reggae (mais pas seulement), étaient plus soucieux de travailler pour leur enrichissement personnel plutôt que pour la reconnaissance tout aussi méritée (et donc payée) des artistes dont ils étaient chargés de s'occuper, il s'est malgré tout accroché toute sa vie et n'a jamais baissé les bras, préférant le travail de la musique à l'ordonnance juridique, au point de devoir attendre le début des années 2000 (soit 31 ans après l'écriture de son premier album "Door Peep"), pour enfin pouvoir toucher aux fruits de son travail et obtenir une juste réparation des choses, grâce notamment à son nouveau statut d'artiste-producteur.

Voici ce qu'il nous en dit lors d'une interview datant de 2005: « Je suis là depuis un long moment, depuis 1969, et j'ai travaillé avec des producteurs véreux, des promoteurs véreux, des maisons de disques véreuses… Ce n'est que dans les années 90 que j'ai commencé à me nourrir du travail que je faisais depuis 1969 ! Beaucoup d'années se sont écoulées avant que je puisse récolter les fruits de mon travail. Mais tu sais quoi ? Je me suis élevé, avec ma confiance en moi et mes capacités… Just keep on moving… Il n'est pas question que je m'éloigne de cette musique, pas plus que je ne la donnerai à quiconque. Je ne vais appeler personne, ni leur demander un prêt ».




Mais pour l'heure nous sommes en 1980. Accompagné d'une partie des musiciens de Marley (Aston "Family Man" Barrett à la basse, Junior Marvin à la guitare, et enfin Tyrone Downie et Earl "Wire" Lindo aux claviers) en plus de quelques cuivres typiques de la musique de W.Rodney (Bobby Ellis, Herman Marquis, Egbert Evans), et de son fidèle batteur Nelson Miller, "Hail H.I.M. s'inscrit parfaitement dans la lignée des précédents albums de Burning Spear. Un son "roots" très prononcé dominé par le traditionnel binôme basse-batterie à la rondeur douce et familière. Pour tout dire cela faisait un moment que je ne l'avais pas réécouté. L'occasion d'écrire cet article et de vous en faire partager quelques échantillons m'aura permis de me replonger dans l'univers de ce chanteur et de me remémorer l'enthousiasme avec lequel je dévorais ses disques durant ma jeunesse. Et si le temps a passé, il n'aura pas altéré la qualité indéniable que je lui reconnais encore aujourd'hui. Tout y est parfaitement traditionnel et très bien interprété. On ne peut finalement que regretter que l'album ne dure pas plus longtemps (38 minutes). Néanmoins il recèle quelques morceaux officiant comme de véritables "classiques" du genre ("Hail H.I.M." - "African Teacher" - "Cry Blood Africans") et devrait aussi bien contenter les puristes que les novices à la recherche des perles fondatrices de ce mouvement. Quant aux autres, tout ceux qui considèrent avec peu d'intérêt la musique reggae, estimant sans doute un peu trop répétitive sa construction et son manque d'originalité substantielle (ce qui est tout à fait concevable), je doute que vous trouviez dans ce disque de quoi vous satisfaire. Avis aux amateurs.

 

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 08:38
 

http://www.nostalgie.sn/IMG/arton40.jpgAvec "Sabou" sorti en 2004, le "griot rock" Mory Kante marque son retour vers une musique traditionnelle et entièrement acoustique. Ce magnifique présent arrive à point nommé et nous fera vite oublier les précédentes expérimentations peu convaincantes que le guinéen avait tenté d'entreprendre. Depuis "Yéké Yéké" (le titre qui l'aura fait connaitre mais aussi celui par lequel il perdra au fil des ans son authenticité créatrice), il n'avait jamais cessé de mêler à sa musique des sonorités modernes empruntées à l'Occident sans pour autant retrouver la réussite commerciale qu'était la sienne à la fin des années 80. Le temps passait et l'anonymat se faisait de plus en plus grand. Son public s'amenuisait progressivement mais le griot continuait de travailler à sa musique dans une confidentialité sereine. Depuis son studio des environs de Conakry il ne se décourage pas et retrouve un calme et une tranquillité qu'il espérait depuis longtemps. «Que l'on apprécie ou pas la direction artistique que j'avais prise, il faut bien admettre que beaucoup de gens ont découvert la kora (la harpe-luth à 21 cordes), instrument des griots, maîtres de la parole et de la mémoire en Afrique de l'Ouest. Toute ma démarche, depuis le départ, a été de tendre vers la communication inter-culturelle et de positionner les instruments africains dans l'arbre de la musique universelle». Une évidence indéniable (rendons à César ce qui lui appartient) mais qu'il était temps d'envisager différemment, surtout depuis l'apparition sur la scène internationale d'artistes virtuoses de la kora que sont Ballake Sissoko et Toumani Diabate, ambassadeurs d'excellence de cet instrument atypique surfant constamment entre collaborations inattendues (dialogue entre une kora et une contrebasse sur le très bon disque "Chamber Music" de B.Sissoko et Vincent Segal) et souci de la tradition et du respect des ancêtres (Toumani Diabate et Ali Farka Toure sur "Ali & Toumani"). A chaque fois, le public répond présent et montre son intérêt pour cette musique riche et communicatrice venue d'Afrique de l'Ouest. En 2004, soit plus de 20 ans après son premier passage à Paris et ses premiers succès, Mory Kante, digne représentant de la culture africaine et patriarche respecté, revient lui aussi sur la musique de ses origines et délivre un album éblouissant, profond et abouti, moderne et à la fois très enraciné dans la tradition des griots. «J'ai voulu inventer à partir de la musique traditionnelle africaine quelque chose d'inédit mais de compréhensible par tout le monde. Parfois, lorsque l'on écoute cet album, on croit entendre des nappes de clavier, alors qu'il n'y en a pas. L'amalgame de tous les instruments traditionnels donne cette impression. C'est comme un peintre qui, n'ayant pas de vert sur sa palette, mélangerait du jaune et du bleu pour en obtenir»
Résultat, un sans faute de 55 minutes avec en prime dans le livret de très courts descriptifs des morceaux figurant sur l'album. Ainsi, sachez que pour les titres que j'ai choisis de vous faire découvrir, "Djou", en plus de jouer d'une mélodie somptueuse est un texte de mobilisation contre la faim dans le monde. "Mama" est une chanson dédiée à ses proches et plus spécifiquement à sa fille Mama Tememba, et enfin, "Loniya", dont le texte traite de la connaissance et du don divin.
Une Afrique enchantée et charmeuse que tout mélomane avisé se doit de posséder.

 

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 16:52

 

http://www.scorebaby.com/jpegs/shawn-piano.gifQue savons-nous vraiment de Clutchy Hopkins? En fait pas grand chose. Le mystère plane au-dessus de cet artiste que certains soupçonnent de se cacher derrière ce pseudonyme pour pouvoir disposer de ses musiques comme il l'entend. Ainsi quelques noms célèbres circulent à son encontre tel que Dj Shadow, Madlib, ou Cut Chemist, mais personne n'a encore percé le secret de cet ermite de la production musicale, et sur les forums de mélomanes les suppositions vont bon train. On en sait par contre un peu plus sur le parcours de Shawn Lee, musicien américain ultra productif dont le catalogue compte déjà pas moins de 19 albums en 14 ans de carrière. Tout débute à la fin des années 80 lorsqu'il emménage à Los Angeles et qu'il fait la connaissance de Jeff Buckley et de The Dust Brothers avec qui il joue régulièrement. Suivra un contrat d'édition avec EMI, puis Shawn embarquera pour l'Angleterre où Gilles Peterson le remarque et lui proposera d'enregistrer son premier album solo sur le label Talkin' Loud. "Discomform" voit le jour de manière très confidentielle en 1996 mais l'entente entre les deux hommes ne durera pas. Shawn est résolu à travailler selon ses propres conditions et prépare un nouveau projet en 5 volumes bien connu des Dj en herbe intitulé "Ape Breaks" signé chez Ubiquity, mais c'est surtout avec son groupe le Ping Pong Orchestra qu'il se fera connaitre et qu'il ne tardera pas à se révéler mondialement. Huit albums en 6 ans et une formule immuable. Shawn Lee réalise entièrement l'ensemble de ces productions et est en réalité le seul membre officiel de cette formation. Multi-instrumentistes touche à tout et fin connaisseur de musique, il appose sa marque de fabrique dès 2004 sur l'album "Music And Rythm" et ne dérogera plus à cette règle, un mélange de sonorités diverses utilisant les instruments que l'on connait bien (clavier - guitare - basse - batterie), mais également d'autres plus originaux et peu communs que Shawn a accumulé au fil du temps (sitar indien ou chinois - bongos - tablas ou vibraphone). Son univers onirique aux couleurs contrastées séduira le cinéma (Ocean 13), la télévision (Desperate Housewives ou Ugly Betty), les documentaires ("Under the Sun", docu traitant de l'industrie du surf en Australie et aux États-Unis), et même le secteur des jeux vidéos (Bully), au point de faire de lui l'un des producteurs les plus influents des années 2000.
Après cette prise de connaissance concise et non exhaustive de cet artiste indépendant et très créatif qu'est "Mr Lee", revenons maintenant sur le disque qui nous intéresse à ce jour et sur cette collaboration inattendue et sujette à toutes les rumeurs entre ces 2 êtres cryptiques de la sphère musicale. Shawn Lee a visiblement choisi de jouer, lui aussi, la carte du mystère.Il raconte avoir croisé dans une boutique d'articles vintage du désert de Mojave un vieillard qui, le trouvant sympathique, lui a remis un masque de tigre, lui demandant de le porter chaque soir de pleine lune. De retour à Londres, c'est lorsqu'il portait le masque que Lee aurait découvert, à l'intérieur de celui-ci, une cassette audio identifiée "C.H" sur la face A, et "Fool Moon Breaks Vol.1" sur l'autre face. Ce jour là, tout en gardant le masque sur la tête, il insère la cassette dans son lecteur et, ô miracle, lui qui d'ordinaire ne danse jamais se trouve emporté par la qualité du son groovy sortant de ses enceintes et se trémousse sans effort et le plus naturellement du monde au beau milieu de la pièce.  C'est alors qu'il se souvient de cet artiste talentueux que la maison de disques qui l'emploie a signé récemment après que celle-ci soit tombée, par le plus grand des hasards, sur des bandes récupérées lors d'un voyage découverte dans le désert de Mojave, celui-là même où il s'est vu confier la charge de ce fameux masque aux vertus magiques. C'était sans compter sur la perspicacité de Lee qui aura vite fait de  faire le rapprochement entre ses noms. C.H s'appelle en fait Clutchy Hopkins, et les deux hommes vont entamer à distance une fructueuse collaboration. Un beau jour Lee reçoit un cd comprenant des morceaux que lui soumet Hopkins. Libre à lui de se les approprier ou simplement d'y ajouter ses idées. 3 mois plus tard "Clutch Of The Tiger" est prêt. Vous connaissez maintenant l'histoire et la genèse de ce mystérieux projet instrumental, reste donc à parler de son contenu et de sa forme.
Première impression, sur les 12 titres de l'album il est dur de discerner la touche particulière de l'un ou l'autre des protagonistes. A l'écoute tout semble laisser penser que les deux hommes ne font en fait qu'un. Mais qu'importe si le mythe s'écroule. Plus qu'une simple fable ou qu'une histoire philanthropique, ce disque offre un bel échantillon de ce qu'a l'habitude de produire Shawn Lee depuis son studio londonien, un jazz sombre et épuré ou se mêlent électrique et acoustique pouvant virer au funk ou à la soul selon les cas. L'ambiance est toujours très apaisée et laisse planer un calme et une sérénité très appréciables et jamais arrogant. Comme souvent s'agissant de cet artiste il y a peu de notes mais beaucoup d'arrangements, et c'est bien là qu'est tout l'intérêt de sa musique (on comprend bien pourquoi elle a tant séduit les médias et le public). Vous ne trouverez jamais 8 mesures identiques ni même un thème prédéfini et respecté sur la durée d'un même morceau. La multitude d'instruments utilisés rend sa musique très riche et très vivante, évoquant différents styles sans pour autant jamais se heurter à une quelconque baisse de créativité.
Un disque qui j'en suis sûr ne vous laissera pas indifférent et dont vous trouverez, comme toujours sur ce blog, des liens vous permettant d'en connaitre plus sur le bonhomme ou tout simplement d'acheter son disque sur le net.

 

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