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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 08:38

http://www.petit-bulletin.fr/multimedia/articles/100916_IbrahimMaalouf21683638hd.jpg

 

Ibrahim Maalouf fait parti de ces musiciens hors norme capable de jouer et de synthétiser de nombreuses connaissances techniques et musicales (baroque, classique, traditionnelle, contemporaine) pour les mettre au service d'une musique très personnelle et largement inspirée de ses rencontres. Virtuose incontesté de la trompette "quart de ton" qu'il fait chanter comme personne (fuit d'un apprentissage rigoureux enseigné par son père), il est également déroutant de simplicité et de décontraction lors de ses prises de paroles. Le titre inédit "All Around The Wall" capté lors d'une scéance de répétition en est l'illustration parfaite et laissera pantois nombre de jeunes souffleurs soucieux d'atteindre cet état de facilité apparente. Une tête bien pleine, l'humilité d'un homme sage, a à peine 30 ans Ibrahim Maalouf figure déjà parmi les grands du jazz et remporte tous les suffrages de la profession, et au-delà.

 

 
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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 08:53

http://thisislavie.com/wp-content/uploads/2009/06/dj-cam.jpgPlus vraiment Dj mais bien producteur, compositeur, et arrangeur en chef, Laurent Daumail, alias DJ Cam, délaisse pour l'occasion la particule et évite ainsi la confusion des genres. Déjà connu avant ça pour ses nombreux albums d'absract hip hop, il endosse sur ce "Soulshine" de 2002 un nouveau costume plus "respectable" dans lequel il s'investit beaucoup tout en exprimant clairement ses nouvelles intentions musicales momentanées.
Il composera tout l'album chez lui avant de recruter des musiciens pour les séances studio. Pas beaucoup d'argent à investir et un salaire de politesse, pourtant certains grands noms de la scène jazz, funk, ou hip hop participeront à cet enregistrement. Le trompettiste Alex Tassel, le saxophoniste Guillaume Naturel, le bassiste Daniel Roméo ou encore le pianiste Eric Legnini seront de la partie tout comme certaines "guest stars" dont le chanteur du groupe Cameo, Larry Blackmon, les chanteuses China et Anggun, ainsi que Dj Premier sur le remix du titre "Voodoo Child".
Entre jazz, soul, et hip hop, ce disque s'inscrit dans la mouvance nu-soul, un courant  porté par des artistes américains qui débarque à la fin des années 90, D'Angelo en tête. Sans être révolutionnaire pour un sou ou même simplement très novateur, cet album a pourtant ce petit quelque chose de très attachant qui continue de me divertir lorsque je l'écoute. On retrouve la touche particulière du Dj français sur les nombreux interludes qui le jalonnent, une base rudimentaire formée d'un unique sample séquencé à la MPC auquel il rajoute simplement basse et batterie (un binaire des plus basiques) et qui dure en général moins d'une minute. Ces légers entractes sonores s'intercalent entre des titres bien plus travaillés et à 90% instrumentaux. Cam indique aux musiciens les formes à suivre ou les mélodies à respecter pour ne pas risquer de sombrer dans un jazz trop virtuose tout en s'attachant à faire groover ce beau monde. Nul doute d'ailleurs que c'est bien là que seront fournis les plus gros efforts, et c'est en grande partie pour cela que ce disque mérite quelques éloges en sa faveur. Je m'explique.

 

Le très bon travail de Jay Dee qui remix le titre "Love Junkee" présent l'album "Soulshine" et "Cam Revisited"

 

Je ne suis pas particulièrement fan du travail de Laurent Daumail que je trouve souvent trop facile, assez froid, et pas très enivrant, de "Underground Vibes" en passant par "Liquid Hip Hop". Je n'aime pas trop non plus tout le marchandising qui l'entoure et son côté mercantile clairement affiché qui le pousse à travailler avec des artistes d'horizons divers comme Jean Michel Jarre ou Jean Louis Murat (j'ai même lu dans une interview que Lara Fabian ne lui faisait pas peur), tout comme ces nombreuses compilations de remix ou de best-of le concernant. Un bon moyen de payer ses impôts c'est sûr mais quelque peu décrédibilisant à mes yeux (si au moins tous ces projets valaient le coup). Alors qu'en apparait ce disque en 2002 et qu'un ami me propose de me le faire écouter je ne savais pas trop à quoi m'attendre, et finalement je n'ai pas été déçu, j'ai même été agréablement surpris. Surpris et en même temps conforté dans l'idée que je m'étais faite de cet artiste.
Si ce disque est bon, qu'il groove de toutes parts et que les 60 minutes qu'il propose défilent aussi bien dans mes enceintes, c'est que justement il ne ressemble pas à du Dj Cam. Fini le temps des morceaux sans conviction fabriqués en 1 heure qui tournent en boucle pendant 4 minutes de rien ou de si peu. Ceux qui travaillent le son avec une MPC le savent bien, il ne suffit pas de coller des samples entre eux et d'y ajouter un beat pour que la mayonnaise prenne. Ce travail, si l'on veut vraiment être original, mérite qu'on y passe du temps et que l'on soit patient. C'est d'ailleurs ce qui est le plus dur et qui peut facilement nous décourager (on passe souvent autant, voire plus de temps à rechercher les bons sons, de la bonne couleur, qu'à bosser sur un titre. Parfois même on ne parvient à rien). A la différence des musiciens, qui plus est confirmés (comme c'est le cas sur ce disque) qui peuvent se permettre de variés les plaisirs tout en essayant différentes possibilités mélodiques ou rythmiques selon leurs envies, le Dj est à la merci de sa banque de son, doit souvent se résilier à utiliser ce qu'il peut, et se retrouve toujours dans l'impossibilité d'improviser au-delà de ce que lui impose sa machine. Dj Cam s'est donc offert ce dont tout Dj rêve, faire intervenir des musiciens chargés d'embellir sa musique et d'apporter le raffinement technique et instrumental indispensable à ses morceaux. Sans dénigrer son talent de producteur qui pour le coup se révèle payant, je dois reconnaitre que sans eux ce disque ne serait pas à la hauteur et n'aurait rien de très original. D'ailleurs le contraste qualitatif flagrant entre les morceaux "normaux" ou les interludes (selon que les musiciens soient là ou non) me permet tout de même de douter des réelles capacités du Dj à pouvoir faire groover un son dès lors qu'il est seul aux commandes. Qu'importe, "Soulshine" est dans l'ensemble plutôt efficace et tient bien la route. Plus que les recommandations de Cam (bien sûr ce n'est que mon avis), c'est le feeling des musiciens qui en est l'arme majeure et qui fait vraiment sonner cet opus durant les 60 minutes qu'il  contient. Le binôme basse-batterie est assez redoutable et ne pourra laisser indifférents les amateurs de soul. Il a un air classieux et distingué ("Love Junkee" - "Bounce") et ne s'enferme pas dans les clichés d'un genre déjà emprunté par beaucoup d'artistes.
Finalement assez unique sans pour autant se surpasser dans des exigences stylistiques trop éloignées du concept épuré et suffisant qu'il propose, ce disque a beaucoup pour lui et reste le plus réussi de la longue série des publications du Dj français. Un cd rangé sur mes étagères dans la rubrique soul que je me devais de vous faire partager et dont vous pourrez faire la pub. Le lien ici pour écouter l'album en entier.

 

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 10:29
http://myrebirth.fr/files/alela_diane1.jpg

 

Alela Diane est une chanteuse et compositrice américaine dont le premier album "Pirate's Gospel" est paru en 2006. Ce disque a beaucoup fait parler en Europe lors de sa sortie, certains critiques n'hésitant pas à le considérer comme l'un des 10 meilleurs albums de l'année 2007. Issue d'une famille passionnée de musiques traditionnelles en tous genres, sa mère l'encourage à chanter dès son plus jeune age et son paternel, Tom Menig, guitariste au sein d'une formation reprenant des morceaux du Grateful Dead lui inculque les rudiments de la guitare sèche. Elle n'a que 21 ans lorsqu'elle décide d'enregistrer ses mélodies dans le petit studio de son père à Nevada City durant l'été 2004, avant d'en faire 650 copies puis de prendre la route en direction de Portland dans l'Oregon où elle écumera les salles de concerts dans l'espoir de trouver son public. Elle saisit ainsi toutes les opportunités qui s'offrent à elle et finit tout de même par intéresser les gens et les petits médias locaux. Finalement, et à force de persévérance, ce sera le label Grass Roots Records qui lui proposera son soutien. L'album ne sortira dans le commerce que  2 ans plus tard et trouvera un écho bien plus marqué en Europe qu'aux Etats-Unis.




Il faut dire que ce vaste pays n'est pas si facile à conquérir, qui plus est si vous n'avez aucune visibilité médiatique importante, et qu'en matière de folk/country, son patrimoine est déjà plus que bien fourni (Patsy Cline - Karen Dalton - Emmylou Harris) . Se différencier n'est donc pas chose aisée tout comme parvenir à être vraiment créatif ou original. Ce n'est d'ailleurs pas ce qu'a cherché à faire Alela avec ce disque intimiste et minimaliste où l'essentiel des titres sont écrits sur une forme guitare-voix très simple, sans effusion d'arrangements en tous genres ou grand renfort d'orchestrations hyper travaillées. Un jeu de guitare sommaire et une voix somme toute assez banale, le fruit de sa réussite provient certainement plus de la sincérité qu'elle parvient à transmettre et de la force de son écriture sobre contant les événements marquants de son existence que de la réelle qualité artistique ou mélodique de son oeuvre.


Des membres de la famille proche (cousins, amis, ou parents) participeront à l'enregistrement et agrémenteront de manière rustique les morceaux de l'album en y ajoutant quelques notes de basses ou de piano, des claps ou un peu de banjo, tout cela dans un dépouillement extrême comme il en existait dans le folk des années 30. La pochette au ton sépia la représentant telle une indienne d'autrefois rappelle sans aucun doute ces clichés d'antan pris à la chambre noire par les photographes aventureux soucieux de rencontrer ce peuple nomade et lui a sans doute été inspiré par son amie, la chanteuse Mariee Sioux, avec qui elle partage depuis longtemps sa passion pour la musique et qui chante également sur 5 titres de l'album. Mais que vaut justement ce premier album?
Je vous laisse la possibilité si vous le souhaitez de l'écouter dans son intégralité ici (en plus de la sélection que je mets à votre disposition dans le lecteur du haut), ainsi que les liens habituels se rapportant cette artiste.


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http://userserve-ak.last.fm/serve/_/39182501/The+Pirates+Gospel+Alela+Diane++The+Pirates+Gospe.png

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 08:26
http://jazztimes.com/images/content/articles/0002/5086/200208_042_depth1.jpg?1230021187

Grant Green est bel et bien Le guitariste de référence du label Blue Note des années 60 (ou même l'un des meilleurs du 20e siècle), et si vous en doutiez ou que tout simplement vous ne connaissiez pas encore cet artiste incontournable, il est grand temps de vous rattraper car tout n'est pas perdu. Si de plus vous appréciez le blues et la soul mais que vous n'imaginiez pas que l'on puisse accorder ses différentes musiques au jazz, alors vous découvrirez que les possibilités sont immenses et vous n'aurez j'en suis sûr aucun mal à plonger dans ce disque somptueux enregistré en 1963. C'est certainement l'un de ses albums majeurs dont le titre principal repris du nom de l'album, "Idle Moments", reste un chef-d'oeuvre de construction mélodique et d'improvisation joué tout en souplesse et en délicatesse à ne surtout pas louper.




En producteur éclairé toujours soucieux de faire de la bonne musique, Alfred Lion (co-fondateur avec Max Margulis du label Blue Note) avait suivi les recommandations de Lou Donaldson qui lui avait conseillé d'embaucher le jeune homme après l'avoir repérer lors de ses concerts donnés à St Louis, la ville natale de Grant, lequel devint aussitôt le "sideman" de prédilection du saxophoniste. Sa carrière était lancée et nombreuses seront les stars du milieu à lui permettre de les accompagner sur leurs albums (Lou Donaldson - Hank Mobley - Sonny Red - Herbie Hancock - Bobby Hutcherson qui joue du vibraphone sur ce disque alors qu'il n'a que 22 ans - Jimmy Smith - Donald Byrd - Art Blakey, la liste serait trop longue, mais sachez qu'il a enregistré une centaine d'albums dont 32 sous son nom). Son oeuvre immense s'arrêta malheureusement brutalement en janvier 1979 des suites d'une enième crise cardiaque, qui cette fois-ci lui sera fatale, et que l'on peut sans doute imputer aux nombreuses drogues qu'il prenait régulièrement et dont il ne parvenait pas à se détacher. Il sera néanmoins passé par toutes les grandes écoles formatrices du jazz, du be-bop au cool, du hard-bop au modal, jusqu'au jazz-funk qui le consacrera dans les années 70, et aura indéniablement marqué l'histoire de cette musique tout comme de nombreux guitaristes qui trouveront dans son jeu une source d'inspiration inépuisable (au point pour moi de ne pas comprendre pourquoi le nom de Grant Green semble aujourd'hui inconnu pour la majorité des gens). Comment ne pas continuer à célébrer ce guitariste d'exception, virtuose modeste aux phrasés "bluesy" aussi limpides que de l'eau claire, à la technique atypique fabriquée de manière étonnante dès son plus jeune âge (à force de reprendre à la guitare tous les chorus de cuivres joués par Charlie Parker ou d'autres), et qui lui permettaient de vraiment se distinguer pour faire chanter son instrument comme personne.


Il est donc grand temps de réparer cette injustice du temps passé érodant l'image de ce grand Monsieur du jazz et de parler à présent de "Idle Moments", ou comme son nom l'indique de ces moments de loisirs, ou de bonheurs, que se sont accordés Joe Henderson (sax ténor), Bobby Hutcherson (vibraphone), Grant Green (guitare), Duke Pearson (piano), Bob Cranshaw (basse), et Al Harewood (batterie), lors de leur passage dans le célèbre Van Gelder Studio, le 4, puis le 14 novembre 1963. Le disque s'ouvre sur une composition du pianiste Duke Pearson, "Idle Moments". C'est Le très gros titre de ce disque (en fait tous sont très bons mais celui-là obtient la palme d'or). Un blues très lent, d'abord entonné par son auteur, au piano, accompagné du bassiste, puis rejoint par le vibraphone et la guitare qui nous sussurent à l'oreille et en choeur cette merveilleuse mélodie. La batterie est bien là mais reste en retrait. La mise en place est tranquille et prend son temps. Pas besoin de se presser, c'est le mot d'ordre. Simplement l'essentiel, sans dorure mais surtout sans fioriture. Mais c'est déjà trop tard. L'insertion est immédiate et il n'y a plus moyen d'en ressortir. Quelques 64 mesures plus tard, soit pas moins de 2 minutes pour poser le thème (les notes suffisent pour tout de suite comprendre qu'on a là quelque chose d'exceptionnel), Grant prend la parole. Un peu plus fort que les autres. Comme un murmure plus clair il appose sa patte à l'édifice en construction. Toutes griffes rentrées il avance lentement de son air serein. Puis, comme de coutume et pour notre plus grand plaisir,chacun gravit à son tour les marches de l'ouvrage selon son envie en y allant de son solo respectif. Pas de danger, les pierres sont plus que stables et la démolition n'est pas prévue avant des siècles. C'est un temple bien ancré qui à présent illumine tout sur son passage. Impossible de rester insensible à tant de générosité et de classe. Il faut savoir que ce titre s'est joué de manière assez instinctive. Duke Pearson explique que le thème devait être plus court mais qu'à la suite d'une certaine confusion au moment de jouer "live", plus personne ne savait s'il fallait 16 ou 32 mesures (15 minutes plus tard, oups...). Bien sûr, Alfred Lion avait été tout de suite emballé par le résultat, et même s'il aurait préféré un titre de 7 minutes, face à l'évidence d'une telle qualité il renonça à son idée. "Jean De Fleur" est un hard-bop très bien emmené sur lequel Bobby Hutcherson peut se permettre de lâcher un peu plus de souffle. Ecrit par Grant Green, c'est un morceau plein de swing assez "classique", pourtant c'est évident, la fraicheur et l'enthousiasme sont bien là. Beaucoup de fougue et de doigté et un "timing" un peu plus adapté (6.46 minutes, pas moins). Le 3e titre, "Django", a été écrit par John Lewis en 1956 en hommage au guitariste manouche et est repris pour l'occasion par le sextet. On sait donc où on met les pieds. J'aime beaucoup ce titre et pourtant je ne suis pas très fan du jazz manouche en général, encore moins de Django que je considère bien sûr comme un très bon guitariste, mais dont le jeu beaucoup trop rapide et technique ne me touche absolument pas. Cette fois-ci je parviens à écouter les notes sans aucun effort d'adaptation physique ou psychologique et à m'imprégner de l'ambiance ouateuse et chantante qui vont si bien à cette musique lorsqu'elle sait prendre le temps de rendre le temps. Un délice sucré et plein de saveurs. "Nomad" est de la même veine que "Jean De Fleur" mais laisse cette fois-ci beaucoup plus de place à la section rythmique.

 

Toujours aussi simpliste en apparence mais diablement efficace, "Idle Moments" porte à coup sûr la marque des grands. Tous les musiciens partagent la même ferveur et le même entrain du début à la fin de l'album. Beaucoup d'âme, d'émotions, et de sensations, du groove à souhait qui nous fait taper du pied sans qu'on n'ait rien demandé. Tout est dans ce disque que j'espère vous avoir donné l'envie d'apprécier. L'acheter ne coûte presque rien et vous l'aurez compris, il mérite largement l'investissement.


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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 12:27

http://www.bighassle.com/red/msmw/images/13881_29_10.jpg

photo par Danny Clinch

 

En ce dimanche pluvieux et mausade (en tout cas à Paris), rien de tel qu'un bon "A Go Go" live du quartet Medeski-Scofield-Martin&Wood de 2007 pour nous redonner la pêche. En attendant de vous en parler plus en détail dans une future chronique, je vous laisse profiter de leur groove entrainant et sensuel, idéal pour garder la forme. Le public est conquis, et je ne doute pas que vous le soyez également.

 

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