Une reprise classieuse et parfaitement maitrisée du titre "Use Me" interprété par D'Angelo en 1998, bien soutenu par une brochette de musiciens hors pair.
Voir la chronique de l'album Voodoo.
Bon Iver - "For Emma, Forever Ago"
Miles Davis - "Filles De Kilimanjaro"
Miles Davis - "A Tribute To Jack Johnson"
Toumani Diabate & Ballake Sissoko
Gene Harris & The Three Sounds
Eric Legnini & The Afro Jazz Beat
Black Joe Lewis & The Honeybears
Ibrahim Maalouf - "Diagnostic"
Michel Petrucciani - "Le Film"
Archie Shepp & Jasper Van't Hof
Matthew Shipp & William Parker
Esbjörn Svensson Trio - "Viaticum"
Esbjörn Svensson Trio - "Live in Hambourg"
Jesse Sykes & The Sweet Hereafter
Weather Report - "Weather Report"
Weather Report - "I Sing The Body Electric"
Miles Davis - "Filles De Kilimanjaro"
Eric Bibb - "Deeper In The Well"
Sly & The Family Stone - "There's A Riot Goin' On"
Etoile De Dakar Vol 4 - "Khaley Etoile"
Pete Rock & CL Smooth - "The Main Ingredient"
Ahmad Jamal - "At The Pershing - Not For Me"
John Ellis - "Roots, Branches & Leaves"
Miroslav Vitous - "Magical Shepherd"
Une reprise classieuse et parfaitement maitrisée du titre "Use Me" interprété par D'Angelo en 1998, bien soutenu par une brochette de musiciens hors pair.
Voir la chronique de l'album Voodoo.
C'était il y a 10 ans déjà, 4 ans après son premier disque "Brown Sugar"
sorti en 1996 qui avait beaucoup fait parler de lui et que les observateurs ont vite considéré comme l'album clef qui donnera naissance au style néo/soul. En 2010, soit 10 ans plus tard, "Voodoo"
reste le véritable point d'orgue de cette nouvelle vague. Jamais égalé, c'est un incontournable pour tous les amateurs de soul funky et de hip hop "classieux".
Rapidement considéré comme le digne successeur de Marvin Gaye, D'angelo a souvent eu du mal à assumer ce statut lourd et pesant. Incontestablement doué, musicien confirmé, il compose
intégralement une grand partie des morceaux présents sur le disque mais s'entoure aussi de quelques producteurs de renoms issus pour la plupart du milieu hip hop ( Dj Premier - Method Man -
Redman - ?uestlove). Un mélange d'influences qui place la barre très haut et qui en poussera beaucoup à explorer la même voie créatrice sans toutefois parvenir à un tel niveau de réussite (Bilal
- Dwele - Raphael Saadiq). La basse, la batterie et la voix sont maintenant mis en avant. Les harmonies vocales choisies par Michael Eugène Archer (a.k.a D'angelo) sont très originales et
pourraient remplir à elles seules un 16 pistes tant les prises sont nombreuses. Le beau gosse use également de son physique d'athlète sur la pochette et dans le clip du titre "Untitled" où il
apparait nu sur un plan fixe en noir et blanc de plus de 5 minutes. La consécration ne se fera pas attendre. Les critiques sont rapidement unanimes et le classement du Billboard place "Voodoo" à
la première place pour l'année 2000. En 2001 les Grammy Awards le gratifie de "meilleur album R&B de l'année" et de la "meilleure performance vocale masculine" (c'est quand même autre chose
que nos poussiéreuses victoires de la musique). Tous ces prix amplement mérités finiront d'asseoir "Voodoo" comme étant le disque référent de cette nouvelle soul, plus moderne en terme de
production, et en adéquation parfaite avec son temps.
J'ai tellement épuisé ce disque lors de sa sortie que j'en ai presque fait une overdose. Encore aujourd'hui il m'arrive de le faire tourner de temps en temps et je continue de prendre beaucoup de
plaisir à l'écoute de morceaux comme "Playa Playa" (la basse est monstrueuse) ou "Left & Right" (feat Method et Red Man pour l'énergie rageuse). Je le connais par coeur et je ne trouve
toujours rien à redire sur la qualité du travail fourni comme sur l'originalité du son funky (?uestlove est énorme du début à la fin). J'ai toutefois plus de mal avec ses interminables harmonies
("The Root") qui ne me touchent plus autant qu'a l'époque, ou avec "Untitled" (un hommage à Prince que lui-même ne renierai pas mais dont je me suis gavé jusqu'à saturation). Malgré tout, je ne
lui connais aucun vrai prétendant au titre de lover suprême et je garde un profond respect pour l'homme et pour sa musique, tout en espérant un éventuel retour inespéré (suite à de nombreux
déboires d'ordre psychologique et physique ses apparitions se sont faites de plus en plus rares. Concerts annulés, futur album reporté). A quand le retour du maestro??
Ecoute l'album en entier ici.
Inutile pour moi de vous faire un dessin. Tout le monde aujourd'hui connait le phénoménal The Roots, groupe de hip hop américain basé à Philadelphie et officiant depuis plus de 15 ans dans le milieu. Depuis "Organix" en 93 (1er opus alors vendu exclusivement durant leur concert), la formation n'a pas cessé d'asseoir sa solide réputation de musiciens rappeurs hors-pairs en se basant essentiellement sur un savoir-faire rigoureux et une créativité singulière. Leur son unique est reconnaissable d'entre tous et diffère des exigences d'autres groupes de rap plus "classique" par sa richesse de samples non conventionnels et sa maturité créatrice. Loin de vouloir ressembler à.. ou sonner comme..., The Roots s'affirme désormais comme Le modèle unique d'une inspiration sans faille et distille ses productions méchantes et funky sans prêter garde au quand dira-t'on des ouailles sans inspiration du milieu ou aux sourds de naissance incapables de reconnaitre une musique de qualité poussant plus loin qu'un simple "poum-tchack" creux et sans intérêt affublé d'un texte d'adolescent sans talent (à vous de voir de qui je veux parler mais la liste est longue aux Etats-Unis, et en France, n'en parlons pas).
"Game Theory" est leur 7e essai. Il fait suite à "The Tipping Point", un disque qui en aura déçu quelques-uns (moi j'ai adoré) et qui revenait à leur premier amour, à savoir un son brut de décoffrage plutôt épuré (je parle des productions), et majoritairement axé sur une rythmique programmée façon MPC. Leur public s'étant très largement étoffé depuis "Do You Want More?!!!??!" de 1995 (un disque sans le moindre sample extérieur et composé à partir d'échantillons de leur propre musique), certains dont la culture hip hop n'est pas la leur n'auront sans doute pas tout compris à ce déferlement de compressions lourdes, travaillé dans l'unique but de faire secouer les têtes des auditeurs façon gangster du ghetto (je vous en parlerai prochainement et je réitère mon propos. Grand disque).
"Game Theory" reprend donc plus "traditionnellement" la marque de fabrique du crew et rassemblera sans problème les fans de rock comme de soul ou de funk. C'est d'ailleurs leur plus grande force et un de leur atout majeur. The Roots, avec un indéniable talent de maître hip hoppeur, parvient à cristalliser un public varié et nombreux venu d'horizons et de cultures différentes. Leur approche très musicale du hip hop réunit des ingrédients sophistiqués piochés dans tous les courants musicaux. Le groove omniprésent et le souci d'un "beat" novateur reste leur principal leitmotiv. Pour ça, "Game Theory" ne me démentira pas et s'en sort, comme d'habitude, de bien belle manière.
Je pourrais maintenant vous parler des titres, user de qualificatifs pour vous donner l'envie de l'écouter et pourquoi
pas de l'acheter (si ce n'est déjà fait). Pourtant, le mieux est encore d'écouter ce dont sont capables ces gars. Je vous laisse donc 4 titres à faire tourner en boucle. Des titres parlants que
j'ai choisis avec peine car ils sont tous bons. Au fait, en passant, pour l'anecdote, après avoir été gentiment convié à suivre une cure de désintox avant de réintégrer le groupe, Malik
B signe ici son retour au sein de l'écurie en posant sur 3 titres de l'album ("Game Theory" - "Here I Come" - "In The Music"), premier disque signé chez Def Jam, le
label de Jay Z. Je vous laisse à présent profiter de cet instant de rue. Vous m'en direz des nouvelles.
Véritables célébrités en Nouvelle-Zélande, les membres de Fat Freddy's Drop sont là-bas aussi connus et repectés que le sont les stars du ballon oval, le haka en moins. Ce septet reggae aux influences jazz et néo-soul tourne sur leur île depuis déjà 10 ans et se sont forgés une solide réputation d'ambianceurs de dancefloor. En Europe, c'est Gilles Peterson qui les remarque pour la première fois grâce à leur morceau "Hope" extrait de leur EP intitulé Hope For A Generation sorti en 2003. Il le diffuse durant son émission Worldwide et le succès est immédiat. Il faut dire que ce titre pour le moins étonnant (en écoute plus haut) est un subtil mélange de soul mélodieuse parsemé de guitares, de claviers, et de cuivres chauds et harmonieux 100% reggae sur lesquel se pose à merveille le chanteur à la voix douce Dallas Tamaira, allias Joe Dukie.
A la 2e minute (plus de 9 minutes en tout qui finissent par un dub des familles), une solide rythmique programmée, lourde et entrainante à souhait achève de nous satisfaire et signe par la même la marque de fabrique unique et pour le moins original de ce groupe inventif et insouciant. Les auditeurs du vieux continents savent maintenant à quoi s'attendre mais devront néanmoins patienter 2 années de plus avant que Radio Nova ne prenne le relai et que ne parraisse leur très réussi premier album officiel, celui dont il est question maintenant, "Based On A True Story".
Formé de Joe Dukie (Dallas Tamaira) : chant, Tony Chang (Toby Laing) : trompette, Jetlag Johnson (Tehimana Kerr) : guitare, Dobie Blaze (Iain Gordon) : claviers, DJ Fitchie (Chris Faiumu) : programmation MPC, Hopepa (Joe Lindsay) : trombone, Fulla Flash (Warryn Maxwell) : sax, plus de nombreux invités chanteurs (Hollie Smith sur "Hope", Deva Mahal sur "Wondering Name"), ou rappeurs (Ladi 6 et P.Digss sur "Roady"), on comprend vite l'étendu des possibilités artistiques tout comme les oportunités créatrices réalisables par les membres du FFD Crew. Ils saisissent l'occasion pour organiser un florilège de saveurs variées et digestes tout au long de l'album et n'hésiteront pas à user de toutes leurs influences pour offrir au public et aux fans un panaché d'écriture coloré et très soigné alliant la modernité de production à la beauté des mélodies. Enregistré exclusivement dans le studio de bord de mer de Dj Fitchie baptisé The Drop, le groupe dit s'y sentir coupé de la pression du monde exterieur et y passera 18 mois à concevoir les compositions de leur premier essai. Résultat, un mix terriblement efficace sur la totalité des 11 titres que comptent l'album, soit plus de 70 minutes de plaisirs contrastés qui prouvent, s'il en était besoin, que le groupe se moque du formatage en règle établi par un marché capricieux qui ne propose que des morceaux formats radio n'éccédant pas les 4 minutes. Heureusement, les mélomanes attentifs, savent eux, se montrer compréhensifs et enthousiastes lorsqu'il s'agit d'encourager les talents créatifs, et porteront bien vite un grand respect pour cette production ovniesque.
Succès garanti et tout à fait mérité, ce disque remporte la récompense de "l'album de l'année" 2005 décerné par plus de 20 000 auditeurs de la radio britannique BBC1. Cette même année, ils dominent les New Zealand Music Awards (l'équivalent de nos victoires de la musique), recevant une récompense dans toutes les catégories pour lesquelles ils étaient nommés : meilleur groupe, meilleur album, meilleur album roots néo-zélandais, et le choix du public. Un palmares à la hauteur de ce qu'ils proposent et qui n'a pas fini de s'étoffer tant leur plaisir de jouer ensemble est perceptible.
Depuis, suite au départ Fulla Flash, FFD a du se trouver un nouveau sax mais continue de chanter partout à travers le monde et sur toutes les scènes du globe (leur plus grande force). L'accueil chaleureux du public est toujours au rendez-vous, et le sera sans doute encore pour longtemps.
Ce live date de 1963. Vous pouvez retrouver ce morceau sur l'album intitulé "Live At Birdland" chroniqué il y a quelques jours. Afro Blue est à mes yeux l'une de ses plus belle pièce.