24 janvier 2011
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08:54
Vous avez dit lourd? Dans ce cas jetez vous sur ce magnifique disque de Michel Portal, "Minneapolis", publié en 2001, le
fruit d'une collaboration née des suites d'un voyage dans cette ville un an plus tôt pendant lequel il rencontrera les artistes qui participeront à l'écriture et à l'enregistrement de l'album. 10
jours de studio seront nécessaires pour que l'union créée entre l'Europe et les Etats-Unis se fasse. Une rythmique empruntée au "New Power Generation" de Prince pendant la première moitié des
années 90, avec Michael Blanc à la batterie et au rap, et Sonny Thompson à la basse. Cela suffit à poser les bases de ce que tente désormais d'entreprendre le
saxophoniste et clarinettiste français. Fini le temps des projets relativement insipides qu'il avait pris l'habitude de sortir avant cela, et place désormais à une toute nouvelle formation
comprennant également le guitariste Vernon Reid (sur 3 titres), et le claviériste Tony Hymas.
Aucun doute donc quant à la qualité des musiciens présents. Tout ce beau monde prend vraiment plaisir à jouer ensemble et
cela se ressent immédiatement. Forcément, beaucoup de groove du début à la fin, avec une basse hyper présente et un Michel Portal au top de sa virtuosité. Lyrique et très créatif, il prend tour à
tour ses chorus avec toute la fougue et l'énergie dont il est capable, justifiant ainsi l'indépendance de ton qu'il a décidée de soutenir pour ce projet. Plutôt critiqué lors de sa sortie par les
quelques pontes un peu surannés du milieu, le public l'a quant à lui très bien reçu et n'aura pas manqué d'y voir au contraire un souffle d'énergie musicale inattendu et une vraie liberté
d'expression singulière et passionnante. Une fois écouté le titre "The Dred Scott Marker" que j'ai choisi pour vous, vous comprendrez mieux ce que je veux dire, et je ne doute pas que vous saurez
vous aussi apprécier le jeu du groupe.
14 morceaux et 72 minutes, avec en prime un très bel objet entre les mains assorti de photos prises par Guy Le
Querrec lors des séances studio. La plupart des compositions sont de Michel Portal ou de l'ensemble des musiciens, preuve s'il en est que tous se comprennent et partagent autant qu'ils
apprennent. "Matourmatourmatourmalet" est écrit par Tony Hymas, et l'on retrouve aussi un titre de Charles Mingus, "Good Bye Pork Pie Hat", comme un clin d'oeil au jazz plus "traditionnel" mais
non moins grandiose, et tout aussi excentrique et non-conventionnel. A noter enfin que Michel Portal joue du bandoneon sur le dernier titre de l'album, "Cinco De La Tarde", à l'ambiance mâtinée
de folklore sud-américain.
Hybride et impeccable resteront mes derniers mots concernant ce "Minneapolis" que vous pourrez écouter en entier sur
Deezer en cliquant ici.
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Jazz contemporain
23 janvier 2011
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11:50
Après vous avoir parlé du très bon "Rebirth" paru en 2009, disque plein d'énergie
réalisé par Carl Craig, retour aujourd'hui sur ce groupe, cette fois-ci sur scène, pour que vous sachiez de quoi sont encore capables les 4 papys de Detroit. Du groove, de l'envie, une vraie
cohésion d'ensemble, et la classe absolue pour ces souffleurs swingueurs, soutenus comme il se doit par une formation sur mesure. Ouvrez bien vos oreilles et profitez du spectacle..
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Vidéos
21 janvier 2011
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Je ne me souviens plus très bien comment j'en suis arrivé à tomber sur ce disque (sans doute en fouillant parmi les nombreux blogs spécialisés). Je me rappelle par contre très bien qu'il ne m'a
fallu que quelques minutes pour me faire un avis sur la musique de ce canadien prénommé Graham Van Pelt, et qu'en moins de deux cet album s'est retrouvé dans mon panier virtuel,
prêt à me rejoindre tandis que je m'impatientais de pouvoir enfin l'écouter dans sa totalité, autrement qu'à partir d'un lecteur mp3 passable, assis confortablement face à mes 2 enceintes,
heureux de monter le son à souhait pour savourer ces superbes envolées vocales et harmoniques qui avaient su si rapidement me séduire.
Disons le clairement, en dépit de l'appellation du groupe, Miracle Fortress, ce "Five Roses" n'a en somme pas grand chose de miraculeux. Contrairement aux ambitions clairement affichées (et
néanmoins ambitieuses), je ne me permettrai donc pas d'en écrire plus qu'il n'en faudrait pour tenter de vous persuader de la qualité de celui-ci. Je resterai donc le plus objectif possible et
ferai en sorte de ne pas trop extrapoler mon propos, au risque de le voir tomber dans le pathos d'un style trop caricatural qui risquerait plus de nuire à l'objectivité de mon écoute qu'à mon
envie de vous le faire partager en toute simplicité.
Même si Miracle
Fortress se présente sur scène comme un groupe à part entière (Nathan Ward, Adam Waito, et Jessie Stein l'accompagnent), il s'agit d'abord et
avant tout de l'oeuvre de Graham Van Pelt, jeune multi-instrumentistes canadien (du côté de Montréal), que certains connaissent déjà pour l'avoir entendu au sein de Think About Life fondé avec le batteur Matt Shane en 2005. L'envie pour lui d'expérimenter d'autres choses, de se surprendre
en ne travaillant que sur ses propres productions, le pousseront à suivre un chemin parallèle mais finalement très éloigné de ce qu'il écrivait jusqu'ici. Le public visé n'est d'ailleurs plus du
tout le même; on passe d'un électro/punk festif à une musique beaucoup plus personnelle et plus posée, sorte de pop moderne teintée de psychédélisme. Pour la petite histoire, il produisit d'abord
un EP de 5 titres auto-diffusé, Watery Grave, qui l'emmena à collaborer rapidement avec le le label Secret City Records pour qui il enregistrera ce très bon "Five Roses" (remarquez ma sobriété),
qui fut lancé en mai 2007 en Amérique du Nord, puis en septembre de la même année dans le reste du monde.
12 pistes, un peu moins de 45 minutes à écouter, et autant de plaisir à passer en sa présence, voilà bien les mots les plus simples pour en parler brièvement. Et comme pour en ressentir la
quintessence même, rien ne prévaut plus que les explications de son auteur, je reprends ici les propos de Graham Van Pelt tenus lors de son passage obligatoire face à des journalistes pour en
faire la promotion (apparemment pas assez pertinente compte tenu du peu d'intérêt de la presse d'alors).
«La plupart de ces chansons sont venues et se sont intégrées les unes aux autres naturellement. Il ne m'a suffi que de trois mois pour compléter le processus. J'enregistrais constamment en studio
tout en complétant les compositions. C'est dans ce contexte que je suis le plus à mon aise. Je fais de la recherche de sons, je réécoute les essais et je constate au fur et à mesure ce qui se
démarque».
«Je n'ai aucune difficulté à me considérer comme un ingénieur, poursuit ce musicien perfectionniste. Je l'assume sans détour. Sur cet album, j'ai travaillé avec un vieux modèle Casio. Tous les
sons ont été fabriqués à partir de cet instrument. J'aime trouver le son précis que je veux en manipulant ou en transformant celui-ci et être ouvert aux imprévus. Il n'y a pas vraiment de limite
dans cette opération».
«Je n'avais pas une idée précise au départ, résume-t-il. Je ne voulais pas recréer le son typique des Beach Boys ou des Beatles. Par contre, j'ai toujours été un admirateur de la pop des années
60 et 70 et j'en consomme beaucoup. Je voulais être fidèle aux méthodes qui se cultivaient en studio à l'époque. Je me suis beaucoup renseigné sur leurs techniques d'enregistrement tout en
restant attentif à certains éléments plus modernes que je pouvais intégrer».
Il poursuit : «Je ne voulais pas écrire de manière trop réfléchie et trop cérébrale, ajoute Van Pelt à propos des paroles de ses chansons. Il fallait quelque chose de très spontané, des textes
qui ne prennent pas trop d'importance sur la musique. C'était l'idéal pour s'attarder sur les petites choses de la vie, une perception naturelle de certaines facettes, quelque chose d'intuitif et
de rafraîchissant qui libère en même temps».
Tout est dit. Ne vous reste plus qu'à vous faire un avis.
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Myspace
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Pop-Rock
19 janvier 2011
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08:33
Voilà bien un disque pour lequel j'ai du mal à me prononcer
clairement quant à l'attrait qu'il me procure. Pas plus ému que cela, je continue pourtant de croire que je finirai par m'y habitué au point d'y consentir un intérêt artistique, mais ce n'est pas
simple et il reste encore du chemin à faire.
Quand on s'intéresse à la musique, et notamment à la musique électronique, il est un passage obligé par le répertoire d'Amon Tobin, ce Dj d'origine brésilenne adepte des triturations de toutes
sortes que beaucoup considère comme un maître absolu en matière de rythme et d'inventivité.
Sorti en 1997 chez Ninja Tune, Bricolage est son premier opus enregistré sous son patronyme. Comme son nom l'indique, il est bourré de samples multiples et très éclectiques, passant tour à tour
d'une jungle à l'inspiration sud américaine à une sorte de drum n'bass jazzy assez sombre et très bien bossée. Bricolage est en quelque sorte la marque de fabrique du Dj, son appellation
d'origine contrôlée rapidement reconnaissable mais pas forcément très accessible, l'oeuvre majeure de la naissance de ce tritouilleur des machines.
Personnellement, je trouve qu'il s'agit plus d'un disque d'ambiance que d'un album que j'écouterai avec attention (je le fais d'ailleurs assez peu tourner). Les variations portent essentiellement
sur le travail de la construction rythmique mais pêchent par leur manque d'attrait mélodique. Il faut dire que s'attaquer à un tel projet n'est pas chose aisée, tant pour l'effort de création
originale qu'il nécessite que pour le temps passé à défricher les samples qui se marieront avec le reste de la structure. Si Shadow était incontestablement l'un des pionniers en la matière (Introducing ouvrait la
voie), Tobin s'impose finalement comme son digne successeur mais ne me touche pas autant.
Le fait est que je dois être un peu réfractaire à tout ce qui est trop up-tempo. Pour bon nombre de morceaux de ce Bricolage, les rythmes typiques jungles sont trop présents et, comme toujours,
ne prennent pas le temps de respirer, ce qui me pousse souvent à ne pas trop m'attarder sur le fond (ce n'est d'ailleurs pas un hasard si mon titre préféré est "Easy Muffin"). Cela écrase quasi
automatiquement le reste du travail et nuit indéniablement à l'ensemble. Dommage mais malgré tout respectable, je regretterai surtout de ne pas en connaitre plus sur cet artiste. Aussi je lance
un appel. Si quelqu'un d'entre vous connaissant bien son travail pouvait me conseiller l'un de ses disques, disons moins frénétique et plus posé, je suis preneur.
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dans
Electro
17 janvier 2011
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08:48
Neil Cowley Trio, c'est d'abord une énergie communicative plus qu'une virtuosité
jazzistique. Un jeu simpliste dans un formole de modernité intelligemment travaillé; c'est sans y paraître que l'auditeur se laisse glisser dans leur univers chatoyant, eclectique, et très
rythmé. Comme feu E.S.T, ou plus récemment le groupe The Bad Plus, ce trio ne se revendique pas simplement du jazz mais plutôt d'un patchwork de sensibilités diverses puisées dans les
inspirations respectives de leurs membres. Vous l'aurez compris, le conformisme ne leur sied guère et c'est tant mieux.
Formé de Richard Sadler à la contrebasse et de Evan Jenkins à la batterie, le groupe s'accorde avec humilité à se faire avant tout plaisir en musique plutôt que de se chercher des pères
fondateurs qu'une portée historique aurait risqué de brider malgré eux. Il n'est donc pas surprenant à l'écoute de ce disque d'y retrouver un subtil mélange de pop avant-gardiste au schéma peu
orthodoxe que l'on qualifiera sobrement de jazz/pop à la touche anglaise. De formation classique, Neil Cowley est une sorte de surdoué du piano capable d'interpréter des concertos fameux dès 10
ans (concerto de piano de Dmitri Chostakovitch joué au Queen Elizabeth Hall). Il lui tourne pourtant le dos rapidement (vers 14 ans) pour s'orienter vers un jeu funk/soul qu'il mettra à profit
auprès de Brand New Heavies, Gabrielle, Adele, ou Zero 7, avant de former un premier groupe avec Ben Mynott baptisé Fragile State, en 2002. Une reconnaissance unanime saluant la modernité de son
écriture teintée d'électronique se fera rapidement sentir tandis que les productions défilent (3 avec Fragile State). Neil Cowley est désormais scruté par les critiques qui devront néanmoins
attendre 2007 pour que son premier album patronymique ne paraisse avec "Displaced".
Cette fois ses attentes ne sont plus les mêmes et l'envie de renouer avec l'essence de la musique prend le pas : «J’ai toujours joué du piano et je voulais vraiment en jouer, et non plus du
clavier électrique. Le piano, c’est le plus beau clavier qui soit. Je ne voulais pas avoir à presser des boutons, je voulais jouer d’un instrument acoustique. Ça a commencé donc par le piano, et
Richard voulait explorer la contrebasse – là encore un splendide instrument acoustique. Et puis on a ajouté la batterie et tout à coup on est devenu un jazz trio! Mais en fait, on voulait juste
faire de la musique».
"Loud Louder Stop" en est le 2e jet et sort en 2008. Il s'écrit dans la continuité de ce qu'entreprend Neil depuis "Displaced" tout en affichant un visage plus authentique et moins emprunt de
faux air d'E.S.T. Très musical, harmonieux, tour à tour sensuel ou rageur, tous les morceaux fonctionnent très bien et ne perturberont pas les moins au faîte de la musique jazz. Ce disque sera
d'ailleurs apprécié par un très large public et devrait permettre à certains auditeurs d'y trouver des éléments consensuels de modernité (quand bien même vous ne connaitriez rien au jazz) se
trouvant mêlés de mélodies accrocheuses et d'un groove certain (j'en veux pour preuve les morceaux que j'ai choisis de vous faire partager plus haut). En espérant que cela vous plaise,
veuillez croire à l'expression d'une musicalité sincère et distinguée.
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Myspace
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Jazz contemporain