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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 09:43

http://underdogrecords.fr/WordPress/wp-content/uploads/2011/09/dafuniks-promo-pic.jpg

 

"Enter The Sideshow Groove" a tout du LP passe-partout. Il offre un éventail de sonorités variées, alterne les tempos, joue peu du traitement des sons, privilégie la musicalité à la lourdeur des pieds, mixe instruments et samples, distille une base hip hop avec du funk ou de la soul: c'est beau, soigné, bien produit... En théorie, tous les arguments semblent requis pour que ce disque s'approprie les suffrages d'un public élargi, et plus simplement acquis d'office à la "cause hip hop". Certains d'entre vous devraient même déjà en avoir entendu quelques extraits. Avant même sa parution, les titres "All I Want", "Ease My Mind", ou "Hello I Love You" avaient déjà pas mal tourné sur les ondes.

Bon allez, je vous refais rapidement l'histoire avec, dans l'ordre: la rencontre en novembre 2008 sur une scène de Copenhague du producteur Justmike et de DJ Nyber, un EP en 2009 ("Bone Jacked & Buggin Out"), la diffusion de "Hello I Love You" en playlist de Nova, des collaborations diverses (DJ Noize, la chanteuse Astrid Engberg, les rappeurs Elias, Mattic, ou Kuku Agami), un remix du titre "This Train" de Wax Tailor, la décision de faire figurer le morceau "Hello I Love You" sur les compilations Mimobot et Saint Germain Des Prés, puis rebelotte en force sur Nova ou Radio France depuis la sortie du disque, coup de coeur FNAC, compilation, internet, reconnaissance.... Tous les indicateurs sont au vert.

http://images.music-story.com/img/album_D_400/dafuniks-enter-the-sideshow-groove.jpg

 Pourtant quelque chose continue de me chiffonner à chaque fois que je l'écoute, et à force de creuser la question je commence à y voir plus clair. "Enter The Sideshow Groove" a en fait tout du gendre idéal. Dans une discothèque hip hop, c'est l'album qu'on pourrait sortir à toutes les occasions pour le faire découvrir à ses potes. Toujours souriant, le teint frais et net, il est capable de vous ranimer une ambiance en un rien de temps. Ce constat reste assurément un bon point pour la majorité des auditeurs puisque, sur la question de son contenu, il ralliera certainement plus qu'il ne divisera. J'ai tout de même quelques regrets le concernant, à commencer par un syndrome qui le guette et que je qualifie à dessein de "premier de la classe". L'accent porté sur le choix d'un renouvellement permanent des productions et sur des constructions très (trop) carrées en font finalement un disque assez conventionnel et pas si original que cela. Malgré les efforts engagés pour divertir le public, il reste trop timoré à mon goût, manquant souvent de hargne, de rage et de sueur. On lui trouvera des airs de Belleruche, Beat Assaillant, Wax TailorTribequa, Dj Vadim.... ou d'autres noms traditionnellement catalogués hip hop, comme Dileated Peoples, Delinquents Habits, ou encore Blackalicious. Prenez ces différents groupes et artistes, secouez le tout, et vous obtiendrez du Dafuniks; une sonorité universelle et rassembleuse parée d'un costume taillé sur-mesure. L'exercice demeure au final plaisant, mais assez uniforme, surtout dans les rythmiques, toujours entre du gros hip hop qui ne vient pas et une sorte de easy listening agréable (sic). A la longue, l'identité singulière du projet se perd dans une forme de production apatride, avec toutefois un fort penchant anglophone. D'ailleurs, je défie quiconque qui n'aurait pas été informé de l'origine de ce groupe de pouvoir me dire qu'il s'agit d'une formation danoise. Hormis cela, pourquoi ne pas tenter l'expérience histoire de vous faire votre idée.

A la fabrication : Justmike (production), Dj Nyber (platines), Christian Jespersen (batterie), Thomas Cox (basse),Tue Damskov (guitare).

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 07:56

http://a1.img.v4.skyrock.net/a12/x-ultra-valentine-x/pics/3058279073_1_3_6QuW2qxC.jpg      

Pour leur deuxième album, les 2 soeurs Klara et Johanna Söderberg n'ont pas cherché à s'extraire de l'univers folk qui les révéla en 2010 avec "The Big Black And The Blue", bien au contraire. Leur père s'efface pour ne figurer que comme bassiste, laissant cette fois-ci le soin de la production à Mike Mogis, mais à part ce changement difficilement perceptible à l'oreille, rien de bien neuf sous le soleil de Suède. Le contenu est le même qu'il y a 2 ans, mais sonne un rien plus "pro", sans doute en raison de meilleures prises de son.


Devenues majeures depuis peu, il semble néanmoins leur rester encore beaucoup de travail à accomplir avant de trouver leur propre voie. S'en prendre à la "grande musique" populaire américaine de la fin des années 60 n'est pas chose aisée et demandera bien plus qu'un jeu de vocalises posé sur une série d'accords de guitare que le temps a fini par éroder du fait des trop nombreuses réinterprétations ratées. Pour ce qui est de leurs voix, en revanche, elles n'ont pas besoin de retoucher à grand chose. La maîtrise est sûre et le contrôle stable, mais l'influence nordique imperceptible et inexistante. Reste que le genre est une affaire de goûts. En d'autres termes, si les chanteuses à la mélodie facile et un peu surjouée, qui plus est aimant s'écouter chanter ne sont pas votre tasse de thé, je crains que vous ne trouviez votre compte ici. En revanche, si vous êtes adeptes du genre et que les harmonies vocales ne vous effraient pas, vous trouverez de quoi faire sur ce disque. De la guitare steel, des rythmiques feutrées écrites pour ballets, un tambourin discret, quelques violons irlandisant, comme à l'accoutumé tout y est, pour le meilleur et pour le pire, mais quoi qu'il en soit sans créativité majeure (quelle banalité!). Le rugissement du lion suggéré par le titre s'avèrera être très vite un feullement de petit chat pas encore décidé à explorer le monde. Qu'on se le dise, "The Lion's Roar" et son style ultra conventionnel est plus un disque fait pour contenter les jeunes auditeurs que les puristes, vous voilà prévenus.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51WUTaekkUL._SL500_AA300_.jpg

 C'est en quelque sorte le "Ben L'oncle Soul" du folk version suédoise, ni plus ni moins (Sam Cooke, Syl Johnson, Al Green et les autres, pardonnez-lui ses erreurs...). Enlevez l'intention pour ces groupes d'y croire et de se persuader d'être de vrais compositeurs, et vous vous retrouvez avec un package de musicalité médiocre et fade, sans aucune inspiration personnelle. Si cela conviendra aux moins regardants, pour moi, ce sera un "NON" ferme et définitif (je rassure mes plus fidèles lecteurs, Ben L'oncle Soul ne figure pas dans ma discothèque, et puis quoi encore! ).

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 13:19

http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcT8x6uh9a7h1QiEqLaCV182rvKRUXHA_3E5pQZrqekVxzYJfFGVNroOh7cH

Produire un disque de hip hop n'est pas dur en soi. Avec les sampleurs, séquenceurs, et autres groovebox référencés sur la marché, c'est même devenu un jeu d'enfant. Une bonne banque de sons, un ordinateur couplé à Cubase ou Pro Tools et le tour est joué. Le phénomène a pris tellement d'ampleur ces dernières années, que dans tous les quartiers de toutes les villes du monde on pourra rencontrer des DJ en herbe rêvant de la boucle parfaite ou du beat universel sur lequel tout le monde se retrouvera.
Mais produire un bon disque de hip hop est évidemment bien moins aisé qu'on pourrait le supposer, ce serait trop facile. N'en déplaise aux musiciens allergiques à l'intervention systématique des machines dans cette musique, être créatif et original demande une acuité et un effort identique et tout à fait similaire à celui de l'instrumentiste face à ses idées. Seul l'acte de création diffère. Pourtant, de ces 2 cheminements distincts se joue la même scène, essentielle : travail, plaisir et partage. Des préceptes largement exploités par Apollo Brown sur son LP "The Reset" paru en 2010, premier "vrai" album du producteur de Detroit si l'on oublie les nombreuses collaborations, projets instrumentaux et mixtapes qui l'ont précédé.

Un disque que l'on peut définir en 2 mots : "strickly hip hop". Ou encore en 5 : "petit budget pour gros son". L'esthétique générale n'est au fond pas très originale en soit puisqu'elle reprend l'esprit old-school des sons minimalistes de l'ère Wu Tang, Grave Diggaz, Black Moon ou J Dilla.
Apollo Brown prend du vieux pour en faire du jeune. Alors d'accord ce n'est pas très innovant, je le reconnais, mais c'est très bien fait et c'est tout ce qui m'importe. En détournant le patrimoine musical et culturel américain (rock, soul, funk, jazz), et en passant le tout au mixeur pour n'en utiliser que des bribes de mesures reconstituées, il recolorise la trame à la manière d'un architecte sonore et la modélise avec classe. Efficaces, les morceaux ne sont jamais trop chargés. Des "featurings" en masse (Oddisee, Med, Declaime, Prince Po, Kenn Starr, Stik Figa...), la précision diabolique des boucles simplistes et suffisantes, des "beats" qui tournent naturellement (et qui n'empêcheront pas les inévitables hochements de têtes), tout se mange et rien ne se jette sur "The Reset".

http://images.music-story.com/img/album_A_400/apollo-brown-the-reset.jpg

 A l'instar des membres du collectif "Low Budget" avec qui Apollo Brown a déjà croisé le fer plusieurs fois, l'énergie des 15 titres est très proche de celle insufflée dans les albums de Kev Brown, Kaimbr ou Kenn Starr. Oubliez claviers et instruments, ce n'est pas ce qui est recherché dans la musique de cette "école classique" du hip hop à la notoriété grandissante. Il n'y a que du sample et aucun supplément; un régal pour les adeptes du genre qui sauront en apprécier l'authenticité. Pour les non initiés, libre à vous de juger de la qualité de ce disque à partir des morceaux que je vous ai sélectionnés ci-dessous. Moi j'adore.

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 19:17

http://www.luberonjazz.net/festival/Popup/Popup%202011/image002.jpg 

Guinée, février 2009

Mali, mars 2010

Des scènes du quotidien africain, filmées au hasard des rencontres et de la lumière.

Les rues de Conakry, les pistes menant à Benti, celles autour de Labé, au coeur du pays peul, puis les rives du Niger à Bamako.
C'est en s'inspirant de ces images de Alain Julien que Daniel Erdmann a composé le répertoire du ciné-concert.
Trois représentations à Reims, une à Bamako; puis juste avant Noël, nos retrouvailles à Reims sous la neige, pour enregistrer le disque.
Patchwork Dreamer c'est : un pianiste et un vidéaste français, un saxophoniste et un contrebassisite allemands, un batteur américain, un joueur de kora malien.
C'est un pont musical entre l'Europe et l'Afrique de l'Ouest. C'est le désir de mêler nos pas pour nourrir nos rêves.

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSkrSwDi3pXUT8VxPGJoolCbaIf7432ZNsu9xq8hP0eBX6mhLBUvsyVCXt22A

Ainsi débute la lecture du DVD compris dans ce double album. Par ces mots simples expliquant la démarche artistique du projet. La musique, les images, et la magie opère.

Nous sommes au Mali et en Guinée mais nous pourrions être ailleurs en Afrique que les scènes resteraient identiques. Ce continent, fascinant en bien des points, est ici révélé dans sa banalité du quotidien et sans aucun voyeurisme, subtilement sublimé par les notes douces et mélodieuses de ce quintette à l'esprit bienveillant et à la virtuosité voyageuse. Le joggeur à la plage, le pêcheur de coquillages, la partie de foot improvisée dans une rue du village, les cris des enfants, les joueurs de dames, la salle de classe, la brousse, le déferlement incessant des marcheurs de l'inconnu sur les pistes rouges et ocres, les boubous chatoyants, la jeune pileuse et son mortier, la vendeuse de fruits; observer la vie africaine est une occupation passionnante et enrichissante en bien des points. Pour des yeux d'observateurs occidentaux, même la plus insignifiante des activités prend des airs de spectacle vivant. Les démarches gracieuses, la beauté des gestes, la chaleur des sourires, la nonchalance des mouvements, l'ordre dans le désordre, la force tranquille; autant de détails apaisants pour l'esprit et stimulants pour les sens (on en perçoit presque l'odeur du thiouraye et du poisson séché). C'est une Afrique loin des clichés véhiculés par une actualité avide de sensationnalisme et d'images fortes. Une Afrique telle qu'elle est et telle qu'elle demeure, dans la rudesse de son existence mais aussi dans la dignité et la fierté du peuple qui la compose. C'est la part de vérité, essentielle, que nous autres habitants des pays riches avons délaissé au profit d'intentions bien plus pragmatiques, mais ô combien moins humanistes.


Le travail de retranscription du visuel et des émotions va bien au-delà du simple témoignage d'estime ou de la collaboration bien venue. Après 2 sessions en France en 2009 (pour les Flâneries Musicales de Reims et Reims Scènes d’Europe), "Patchwork Dreamer" a été joué au Mali lors du festival Jazzy Koum Ben de Bamako en mai 2010, occasion d’une rencontre avec le jeune virtuose de la kora Cherif Soumano. Une collaboration qui imprime la couleur et se marie parfaitement aux différentes compositions. 11 titres et autant de thèmes folkloriques originaux, tous empreints d'une douceur d'interprétation retrouvée dans bon nombre de musiques traditionnelles africaines, mais ici forcément mêlée à l'influence des structures musicales occidentales. A cela s'ajoute la rondeur voluptueuse du son de Daniel Erdmann, la justesse du groupe, les mélodies voyageuses, la chaleur du son, et l'envie de faire partager ces instants singuliers de la plus simple des manières, avec le coeur.

 Un comble pour les oreilles et pour les yeux.


Encore merci à Daniel Erdmann (sax ténor et soprano), Chérif Soumano (Kora), Francis Le Bras (piano), Johannes Fink (contrebasse), John Betsch (batterie), et Alain Julien (vidéaste), pour le spectacle et la soif de vie.
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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 10:12

http://static.qobuz.com/uploads/cms/images/artistes/C/CODJIA%20Manu/manu-codjia-JBM.jpg 

 

L'exercice visant à reprendre quelques standards de la musique contemporaine pour les détourner selon ses envies n'est pas toujours le bienvenu. Outre le fait d'une expressivité rendue possible grâce à un talent de musicien, dans beaucoup de cas le manque d'intérêt est criant, pour ne pas dire navrant. Réuni autour du guitariste français Emmanuel Codjia, ce trio composé de Jerôme Regard à la contrebasse et de Philippe Garcia à la batterie s'inscrit heureusement dans la catégorie des groupes offrant plus qu'une simple réédition sans relief de morceaux connus et reconnus par tous.

C'est ainsi que "Beat It" de Michael Jackson, "Halleluyah" de Leonard Cohen, ou le medley "Requiem Pour Un Con - Je T'aime Moi Non Plus" de Gainsbourg, se voient augmentés de subtilités jazzistiques dans les harmonies et les structures, le tout articulé autour d'un son rock présent sur quasiment tous les thèmes. C'est encore plus appréciable s'agissant de morceaux que je ne connaissais pas et que je n'aurais jamais découvert sans cela. Personne ne m'aurait par exemple convaincu de la qualité du titre "Hunting High And Low" du groupe Aha, dont la simple évocation suffit à me rebuter. Je vous laisse juges de la comparaison, mais pour moi cette reprise a bien plus de piquant que la version originale.

VERSION ORIGINALE
VERSION TRIO
Au final, seul "Children's Play Song" de Bill Evans diffère dans le choix des titres que le trio s'est efforcé de rejouer sur cet album. Pour le reste, soit l'essentiel du disque, rien ne provient du catalogue jazz. Il y a 2 titres de Marley, "Redemption Song" (on passera sur la mélodie pour prendre son pied sur la partie plus "libre" et plus électrique qui débute à 3mns30), "Natural Mystic" (un dub court et efficace qui clôture l'album), mais aussi la reprise de "Martha" de Tom Waits. Pour parler simplement, il y en a pour tout le monde.
http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/8/6/9/3760002139968.jpg

 Si les 8 morceaux contenus dans "Covers"ne sont pas toujours égaux entre eux pour ce qui est de la créativité pure, on appréciera tout de même le "risque" pris par les français à vouloir s'attaquer à des oeuvres disparates et anachroniques, pour la plupart passées à la postérité.

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