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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 10:21

http://userserve-ak.last.fm/serve/500/18486881/Lars+Danielsson+LarsDanielsson08.jpg

« Nous nous sommes retrouvés sur la même scène presque par coïncidence. Dès la première note jouée, nous nous sommes regardés et j'ai tout de suite senti que le dialogue que nous allions nouer serait intense ! Tigran ressent et interprète ma musique de façon spontanée et naturelle, et il compose lui-même exactement comme je pourrais le faire. Après le concert, nous sommes tout de suite convenus de partager cette magie au plus vite en studio ; une semaine après, nous étions de nouveau réunis devant les micros. C'était tout simplement fantastique d'enregistrer ce disque avec lui »

Lorsque je suis tombé sur "Liberetto" chez mon revendeur de son, comme souvent mon premier réflexe fut de jeter un oeil sur son origine et son line-up. Le suédois Lars Danielsson à la basse et au violoncelle, l'anglais John Parricelli à la guitare, le suédois Magnus Östrom du tant regretté E.S.T à la batterie, l'arménien Tigran Hamasyan au piano, et enfin le trompettiste norvégien Arve Henriksen (à la sonorité proche de celle de Nils Peter Molvaer) ; forcément, je me suis dit que ça valait le coup d'essayer. Cela tombait très bien puisque peu de temps auparavant j'avais déjà pu faire l'acquisition de "A Fable", l'album solo de Tigran que je découvrait avec beaucoup de plaisir. Idem pour Lars Danielsson dont je ne connaissais que le nom sans n'avoir jamais écouté le moindre disque de lui.

http://images.music-story.com/img/album_L_400/lars-danielsson-liberetto.jpg

En guise de quartet (Arve Henriksen n'intervient pas toujours), je peux d'ores et déjà dire que "Liberetto" est ma plus belle surprise de ce début d'année. Une fois posé le casque sur mes oreilles pour m'isoler du brouhaha environnant, il ne m'aura finalement pas fallu plus de 30 secondes d'écoute sur les 3 premiers morceaux pour comprendre qu'il avait tout pour me plaire. Si Lars et Tigran ont tout composé à eux 2, on reconnaitra facilement leur provenance à la sonorité des thèmes abordés. C'est ainsi que des titres comme  "Svensk Lat" ou "Hov Arek Sarer Djan" (une chanson arménienne arrangée par Tigran) prennent tout leur sens et nous immergent dans un folklore aux allures de récits de voyage. Pas besoin de tourner autour du pot bien longtemps pour comprendre que la priorité est donnée au lyrisme et à la mélodie. A ce titre, le jeu de Tigran est d'une grande intelligence d'esprit. Sans se ménager, il fait preuve d'une adaptabilité remarquable en se "réservant" quelque peu : si "A Fable" demande une attention particulière pour en saisir toutes les nuances et les intentions, "Liberetto" va quant à lui droit au but et ne se pare que de très peu d'improvisations ("Orange Market" et sa construction aux allures de "Massada" zornien en est un bel exemple). Le pianiste est plus posé, plus sobre ou plus "assagi", moins virevoltant de technicité brute, et pour tout dire je crois que je le préfère ainsi.


Pour conclure, sachez qu'à part "Ahdes Theme" qui est, pour parler franchement, un peu chiant (on se croirait dans Titanic), vous pouvez y aller sans peine, que vous soyez jazzophile ou non. Comme d'habitude, l'utilisation du lecteur est grandement conseillée, de préférence via un ordinateur relié à de bonnes enceintes, mais ça c'est la base. Bien sûr, toute commande de l'oeuvre physique est également la bienvenue.
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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 19:17

http://www.luberonjazz.net/festival/Popup/Popup%202011/image002.jpg 

Guinée, février 2009

Mali, mars 2010

Des scènes du quotidien africain, filmées au hasard des rencontres et de la lumière.

Les rues de Conakry, les pistes menant à Benti, celles autour de Labé, au coeur du pays peul, puis les rives du Niger à Bamako.
C'est en s'inspirant de ces images de Alain Julien que Daniel Erdmann a composé le répertoire du ciné-concert.
Trois représentations à Reims, une à Bamako; puis juste avant Noël, nos retrouvailles à Reims sous la neige, pour enregistrer le disque.
Patchwork Dreamer c'est : un pianiste et un vidéaste français, un saxophoniste et un contrebassisite allemands, un batteur américain, un joueur de kora malien.
C'est un pont musical entre l'Europe et l'Afrique de l'Ouest. C'est le désir de mêler nos pas pour nourrir nos rêves.

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSkrSwDi3pXUT8VxPGJoolCbaIf7432ZNsu9xq8hP0eBX6mhLBUvsyVCXt22A

Ainsi débute la lecture du DVD compris dans ce double album. Par ces mots simples expliquant la démarche artistique du projet. La musique, les images, et la magie opère.

Nous sommes au Mali et en Guinée mais nous pourrions être ailleurs en Afrique que les scènes resteraient identiques. Ce continent, fascinant en bien des points, est ici révélé dans sa banalité du quotidien et sans aucun voyeurisme, subtilement sublimé par les notes douces et mélodieuses de ce quintette à l'esprit bienveillant et à la virtuosité voyageuse. Le joggeur à la plage, le pêcheur de coquillages, la partie de foot improvisée dans une rue du village, les cris des enfants, les joueurs de dames, la salle de classe, la brousse, le déferlement incessant des marcheurs de l'inconnu sur les pistes rouges et ocres, les boubous chatoyants, la jeune pileuse et son mortier, la vendeuse de fruits; observer la vie africaine est une occupation passionnante et enrichissante en bien des points. Pour des yeux d'observateurs occidentaux, même la plus insignifiante des activités prend des airs de spectacle vivant. Les démarches gracieuses, la beauté des gestes, la chaleur des sourires, la nonchalance des mouvements, l'ordre dans le désordre, la force tranquille; autant de détails apaisants pour l'esprit et stimulants pour les sens (on en perçoit presque l'odeur du thiouraye et du poisson séché). C'est une Afrique loin des clichés véhiculés par une actualité avide de sensationnalisme et d'images fortes. Une Afrique telle qu'elle est et telle qu'elle demeure, dans la rudesse de son existence mais aussi dans la dignité et la fierté du peuple qui la compose. C'est la part de vérité, essentielle, que nous autres habitants des pays riches avons délaissé au profit d'intentions bien plus pragmatiques, mais ô combien moins humanistes.


Le travail de retranscription du visuel et des émotions va bien au-delà du simple témoignage d'estime ou de la collaboration bien venue. Après 2 sessions en France en 2009 (pour les Flâneries Musicales de Reims et Reims Scènes d’Europe), "Patchwork Dreamer" a été joué au Mali lors du festival Jazzy Koum Ben de Bamako en mai 2010, occasion d’une rencontre avec le jeune virtuose de la kora Cherif Soumano. Une collaboration qui imprime la couleur et se marie parfaitement aux différentes compositions. 11 titres et autant de thèmes folkloriques originaux, tous empreints d'une douceur d'interprétation retrouvée dans bon nombre de musiques traditionnelles africaines, mais ici forcément mêlée à l'influence des structures musicales occidentales. A cela s'ajoute la rondeur voluptueuse du son de Daniel Erdmann, la justesse du groupe, les mélodies voyageuses, la chaleur du son, et l'envie de faire partager ces instants singuliers de la plus simple des manières, avec le coeur.

 Un comble pour les oreilles et pour les yeux.


Encore merci à Daniel Erdmann (sax ténor et soprano), Chérif Soumano (Kora), Francis Le Bras (piano), Johannes Fink (contrebasse), John Betsch (batterie), et Alain Julien (vidéaste), pour le spectacle et la soif de vie.
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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 18:35

http://www.allaboutjazz.com/media/medium/3/a/5/8ae7eb71ee08a5032dce07035bffd.jpg

 

Plainville, petite bourgade du comté de Norfolk dans le Massachusetts perdue entre Boston et Providence, vous ouvre ses portes et sa campagne en compagnie de son plus fidèle représentant, le saxophoniste régional Jeremy Udden, un enfant du pays, défenseur de l'art de vivre local et des mélopées pastorales qu'elle lui inspire. Suivez le guide. La musique de ce  très bel album folklorique mêlant rêve et réalité se distingue à elle seule des productions de jazz "habituelles" que l'on retrouve dans les bacs des distributeurs. Jeremy Udden l'a écrite en s'inspirant de sa jeunesse et du souvenir de ses premiers émois auditifs d'adolescent lorsque, auprès de son père, il découvre les Beatles, le rock, le ska, le folk ou le jazz. Autant vous le dire tout de suite, c'est un véritable coup de coeur pour moi qui ne l'ai découvert que récemment.

Saxophoniste très facilement identifiable au son rond et chaud encore très peu connu en France (ça ne devrait pas durer), il a composé tous les titres de l'album avant de les soumettre à ses musiciens avec qui il entamera une série de concerts très remarqués à New York. Le groupe a du caractère et ne manque pas de surprendre son auditoire. Entouré de ses fidèles compagnons de route, Pete Rende (orgue à pompe, Rhodes, pédale steel guitare), Brandon Seabrook (banjo, guitare électrique et acoustique), Eivind Opsvik (basse), RJ Miller (batterie), et d'invités venus prêter main forte, Nathan Blehar (guitare), Mike Baggeta (guitare électrique), et Justin Keller (sax ténor), la formation mettra plus d'un an à peaufiner l'écriture des 9 titres, puis finalement, après que chacun y ait incorporé son grain de sel au fur et à mesure que les prestations s'enchainent, il enregistre ce disque éponyme en février 2008.


http://ecx.images-amazon.com/images/I/41Ru2EHIG6L._SL500_AA300_.jpg

Unique en son genre, "Plainville" évoque avec talent et précision la douceur des jeunes années passées par Jeremy Udden dans ce patelin de 8000 âmes. Il replace l'Homme et la nature au centre de nos considérations de citadins, redonne de la noblesse à toutes ces choses essentielles que nous délaissons au profit d'ambitions bien plus secondaires. Il associe musique, créativité et lyrisme, partage et simplicité, avec une singularité rare. C'est aussi un disque plein d'espoir et de finesse qui parle de l'enfant que nous avons tous été, à Plainville ou ailleurs, qu'importe, et de notre émerveillement d'alors pour les choses de la vie. Un conte à ciel ouvert commençant par le traditionnel "il était une fois...." et qui s'attarde sur les moindres détails de notre mémoire.
 
Malgré une association d'instruments plutôt atypiques dans le milieu du jazz (surtout pour le banjo), ou encore une écriture engagée et distante des standards du genre, le groupe est parvenu à créer une symbiose parfaite entre toutes ces sonorités, réussissant à varier les effets et les notes sans la moindre défaillance de style. L'écriture riche et moderne entre ballades folk ou rock légèrement saturées surprend par son authenticité et son charisme. Ca sent la vie à pleine dents et la liberté des grands espaces. Priorité à la mélodie; Jeremy Udden se permet l'impensable et réussit son pari avec tact et brio. Le fruit est mûr et juteux, prêt pour la dégustation. Attention, possible madeleine de Proust en stock.


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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 08:51

http://farm4.staticflickr.com/3625/3644668825_633cf25703.jpg

 

Voilà longtemps que je ne m'étais pas trouvé face à un disque aussi bien pensé. Conçu comme une pièce intégralement tournée vers nos émotions les plus profondes, "Baboon Moon" est à voir autant qu'à écouter et tient une place à part dans l'oeuvre de Nils Petter Molvaer. Il est une invitation au voyage, un puits sombre et infini que la noirceur de son antre inspire autant qu'elle rebute. Le paradoxe de mon constat tient sans doute dans cette construction "sur le fil" que le groupe est parvenu à atteindre, mais aussi dans le rendu sonore très linéaire qui nous immerge dans un état d'apesanteur long et dérangeant, qui s'étire à l'extrême, à la limite de l'angoisse (lunaire est en cela très bien choisi). 45 jours de studio, de nouveaux musiciens venus prêter leurs voix (Stian Westerhus pour les pianos préparés et les nappes de synthés, la guitare acoustique, électrique, et baritone, Erland Dahlen à la batterie, aux percus, et à l'harmonium), et à l'entendre en parler lors d'interviews, il semble qu'il ait trouvé en eux les même fervents défenseurs que lui de la lutte contre l'immobilisme artistique. Quoi que l'on en pense, la prise de risque est importante et mériterait à elle seule quelques honneurs mérités. Et puis aussi parce que des trios comme celui-là, aussi singulier et inventif (je ne vous parle pas de musique abstraite ni de ligne "free"), à la recherche d'un son et d'une identité forte, et ben à l'heure actuelle y'en a pas des masses.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41L0Hp3alYL._SL500_AA300_.jpg
 
C'est que "Baboon Moon" a fait couler pas mal d'encre depuis sa sortie fin 2011 (enfin tout est relatif). Entre jazz-ethnique, rock-progressif, électro-ambiant, beaucoup ne s'y sont pas retrouvés et se sont perdus en cours de route. Chez certains critiques, le principal souci de posture, au-delà de la simple critique subjective, serait justement de savoir sur quel pied danser, parce que sinon, forcément on tombe. Avant même de s'intéresser à l'oeuvre dans sa globalité, ils se questionnent sur son intérêt en y recherchant son rapport au jazz, comme si guitares électriques, multi-effets, synthétiseurs et programmations n'étaient pas compatibles, comme si la génétique refusait cette construction. Parce que savoir si cette musique est du jazz, ça c'est une question qu'elle a son importance dans le débat.

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 11:16

 

 http://stuartmccallum.com/wp-content/uploads/2011/09/biogpic5.jpg

 

Pour tous ceux dont le nom de Stuart McCallum n'évoque rien, sachez qu'il est le guitariste recruté par Jason Swinscoe pour le  Cinematic Orchestra. On peut notamment l'entendre sur l'album "Ma Fleur" et sur le très bon "live" enregistré au Royal Albert Hall. Si vous êtes fan, j'imagine que ce pedigree haut de gamme devrait suffire à ce que vous jetiez une oreille attentive à sa dernière production en date, ce "Distilled" paru fin 2011. C'est le 3e projet solo de cet anglais friand de mélodies éthérées boostées aux hormones de pédales d'effets et aux filtres en tous genres, et certainement le premier des 3 à bénéficier d'une "relative" promotion en France : quelques brèves parutions dans la rubrique "sorties" des magazines musicaux spécialisés, son positionnement en tête de gondole chez certains bons disquaires, ou encore le net qui s'en fait l'écho dans quelques articles. A en croire la majorité des amateurs, "Distilled" était attendu et désiré par plus d'un mélomane et semblait promettre de bonnes surprises en perspective. Mais qu'en est-il réellement?

Tout d'abord, la filiation d'avec le Cinematic Orchestra est indéniable. La musique de McCallum en est tellement imprégnée que les 2 premiers titres, "dR Doctor" et "Hillcrest Part i" pourraient laisser penser à un nouvel album du combo londonien. Des arrangements de violons aux lignes de contrebasse (et cela sur tout l'album), les ambiances en cinémascope se succèdent avec plus ou moins de réussites, chacune étant plus ou moins mémorable, plus ou moins captivante, mais soyons franc, clairement pas du niveau de Cinematic (impossible de ne pas faire la comparaison). Une fois faite cette critique facile et évidente qui n'apporte rien de plus à mon argumentaire, je me repasse la bande encore et encore et laisse de côté mes préjugés et mes références. Est-ce un bon disque?

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41L1Out-FcL._SL500_AA300_.jpg

 Je reste mitigé. Il y a à mon sens du bon et du passable. De l'attendu, mais aussi quelques bonnes surprises, comme le morceau "dR Doctor", "Distilled", ou "La Cigale" (chacun se fera son idée). Non pas que le reste soit mauvais, loin de là, mais les ambiances sonores dues au parti pris d'une production tournée exclusivement vers un mélange de pop atmosphérique et de jazz "lounge" font de "Distilled" une oeuvre assez uniforme. Cette objection est d'ailleurs assez regrettable, car il est clair que ce disque est le plus abouti de Stuart McCallum, tant dans la conception générale que dans le choix des compositions. Pourtant, il est au final difficile d'y trouver un grand intérêt. Malgré toute l'indéniable bonne volonté et l'exigence artistique du guitariste manchunien à tenter d'insinuer sa patte de producteur atypique dans sa musique (je lui reconnais sans problème un son assez unique), beaucoup de titres me laissent sur ma faim ("Fokey Dokey" - "Vital Space" - "Lament For Levenshulme"). L'alternance entre acoustique et électrique ne se fait pas toujours sentir, certaines mélodies manquent de matière organique, d'autres ne marquent pas les esprits ("Inflight"), le tout flottant en permanence entre 2 couches de ciel aux épaisseurs assez similaires.
 
Quoi qu'il en soit, malgré les critiques que je viens d'en faire je ne regrette pas l'investissement. "Distilled" reste un disque singulier et attachant qui fourmille d'idées harmoniques (les arrangements y sont pour beaucoup). Il est aussi un album à l'esprit ouvert, entre jazz, électro, pop, ambiant, ce qui d'après moi suffira à le classer d'office dans la catégorie des productions "méritantes". Car enfin, loin d'être mon coup de coeur de l'année 2011 (mais vous aviez compris), peut être en sera t-il autrement pour vous même après que vous ayiez fait connaissance. Et que vive la musique.....

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